Ce que l’oral évalue vraiment (et que peu de candidats comprennent)
L’oral n’est pas une formalité. Ce n’est pas non plus une conversation détendue. C’est une mise à l’épreuve : de votre clarté, de votre cohérence, de votre capacité à incarner un projet.
Les jurys ne cherchent pas des candidats parfaits, ils cherchent des candidats qui savent qui ils sont, où ils vont, et pourquoi cette école en particulier est une étape logique.
Les trois erreurs classiques à éviter
1. Chercher à plaire à tout prix
Certains candidats pensent qu’en étant très “souples” et très “sympas”, ils maximisent leurs chances. En réalité, quand ils veulent cocher toutes les cases, ils finissent par ne plus dire grand-chose et par édulcorer tout ce qui pourrait rendre leur profil singulier.
À force de vouloir convenir à toutes les écoles, ils n’en convainquent aucune.
Le jury attend une personne qui assume ses choix, son histoire, ses convictions. Dire ce qui compte, bien, et au bon moment.
2. Raconter un parcours, pas un projet
Beaucoup de candidats récitent leur parcours chronologiquement :
“J’ai fait ça, puis ça, ensuite j’ai intégré ça, et je me suis rendu compte que…”
Le jury ne cherche pas un récit, il cherche une direction.
Un bon oral consiste à expliquer pourquoi vous avez fait certains choix — et ce que vous voulez en faire ensuite.
Même si votre projet est encore flou, vous devez montrer que vous êtes en train de construire une trajectoire. C’est cette cohérence — même partielle — qui donne de la force à votre parole.
3. Confondre originalité et mise en scène
Par peur d’être “trop classique”, certains candidats se raccrochent à des détails “originaux” : une passion insolite, un voyage inhabituel, une anecdote “différente”. Mais l’effet produit est souvent l’inverse de celui recherché : une impression de surenchère ou de superficialité.
Être différent, ce n’est pas surprendre. C’est avoir une lecture singulière de son parcours, de ses choix, de l’école. Ce qui marque un jury, ce n’est pas que vous soyez “atypique”, mais que vous soyez aligné, et capable d’articuler un propos personnel dans un cadre exigeant.
Ce que font les candidats qui marquent des points
Ils parlent le langage de l’école
Chaque établissement a ses codes, ses valeurs implicites, son ADN.
À l’ESCP, on valorise une pensée structurée et internationale.
À l’EM Lyon, on observe la capacité à coopérer et à assumer un esprit entrepreneurial.
À HEC, on attend de la densité intellectuelle, de la hauteur de vue et un vrai recul personnel.
Les bons candidats ne “jouent pas un rôle”, ils entrent dans l’univers mental de l’école. Ils adaptent leur discours, leur posture, leur vocabulaire à ce que l’école valorise implicitement. Ils montrent qu’ils se projettent dans cet environnement — et que l’école va les faire progresser là où ils veulent aller.
Ils se positionnent
Ce ne sont pas des candidats “ouverts à tout, curieux de tout, intéressés par tout”, ils ont un cap.
Ils ont une direction claire sans pour autant qu’elle soit viger dans le temps : un secteur envisagé, un type d’expérience qu’ils cherchent, une façon de se former qui leur correspond.
Ils viennent chercher la bonne école pour eux, et ils sont capables d’argumenter ce choix.
Ce positionnement donne de la force à leur discours. Il structure l’entretien, donne de la cohérence à leurs réponses, et montre au jury qu’ils ne sont pas là par hasard.
Ils transforment les expériences en preuves
Les oraux regorgent de récits : voyages, projets associatifs, difficultés scolaires, réussites sportives…
Mais peu de candidats savent extraire une idée forte de leurs expériences. Les meilleurs le font systématiquement.
Une expérience n’est pas là pour décorer le discours, elle est là pour démontrer une capacité : à rebondir, à convaincre, à fédérer, à s’organiser sous pression…
Chaque exemple est choisi, structuré, résumé pour appuyer un propos et il est formulé de manière à laisser une trace mentale chez le jury.
Zoom stratégique sur les oraux du TOP 5
École | Ce qu’elle cherche vraiment |
HEC | Une capacité à penser en profondeur, à articuler une idée sous pression. L’exposé sur citation révèle la qualité de la pensée, pas juste la culture générale. |
ESSEC | Cohérence du parcours, agilité intellectuelle, capacité à se projeter. Le jury évalue la maturité stratégique plus que l’assurance. |
ESCP | Curiosité, ouverture, dimension européenne. L’international ne se joue pas sur une langue, mais sur une façon de penser. |
EM Lyon | Esprit entrepreneurial, capacité à collaborer, posture engagée. L’épreuve de groupe teste autant la vision que l’attitude. |
EDHEC | Clarté des motivations, aisance relationnelle, capacité à argumenter avec précision. Le jury est très attentif à la façon dont le candidat se raconte. |
Se préparer : la méthode eDukaty
Chez eDukaty Prépa, nous préparons nos élèves école par école, format par format.
- Simulations réalistes, avec des jurys extérieurs
- Feedbacks ciblés, pour affiner posture, discours, logique argumentative
- Entraînement en LV1 et LV2 : compréhension, spontanéité, clarté
- Décryptage des attendus implicites : chaque école a sa grammaire, et nous la maîtrisons
- épreuves orales
Nous ne vous aidons pas à “parler de vous”. Nous vous aidons à choisir ce qu’il faut dire, comment, et pourquoi.
Ce qu’il faut retenir
À l’écrit, vous êtes classé. À l’oral, vous êtes choisi. Et ce choix ne repose pas sur ce que vous savez. Il repose sur ce que vous laissez percevoir de votre potentiel.